Chassez les préjugés sur l’installation !

La Chambre d’agriculture accompagne les nouveaux agriculteurs dans leur projet d’installation. Afin de combattre les nombreuses idées reçues, voici quelques réponses à des questions fréquentes.

Pour m’installer avec les aides JA, je dois faire encore des formations !

VRAI

Le métier d’agriculteur nécessite des savoirs et savoir-faire qui s’appuient sur des compétences entrepreneuriales (pilotage, gestion, commercialisation, organisation…) et des compétences techniques relatives à la conduite d’un atelier de production. L’agriculteur, en tant que chef d’entreprise, doit être capable de maîtriser toutes les facettes de son métier et d’en suivre les évolutions. 

Le fait d’avoir un diplôme agricole valide l’acquisition de bon nombre de ces compétences qui peuvent être complétées au besoin dans le cadre du Plan de Professionnalisation Personnalisé (PPP). C’est un atout intéressant pour la conduite de l’entreprise et un gage de réussite pour les partenaires.

De plus, cela facilite vos démarches lors de l’installation, notamment en ce qui concerne l’accès au foncier et aux aides nationales à l’installation. Le PPP quant à lui est ouvert à tout porteur de projet, qu’il souhaite bénéficier ou non des aides nationales à l’installation, afin de consolider ses compétences.

Je dois attendre d’être formé pour débuter mon projet

FAUX

L’obtention d’un diplôme agricole de niveau IV (Bac ou BPREA) minimum est nécessaire pour s’installer avec les aides à l’installation et devra donc être obtenu avant de s’installer. Mais, il n’est pas nécessaire d’attendre l’obtention du diplôme pour entamer vos réflexions et démarches en vue de votre installation. Au contraire, vous aurez le temps de mûrir votre projet afin de le mettre en œuvre dans de meilleures conditions.

Il faut que je reprenne des terres pour m’installer

FAUX

Il n’est pas nécessaire de reprendre du foncier pour s’installer, en effet, vous pouvez reprendre des parts sociales dans une société sans avoir de foncier à apporter.

A noter : Le fait de détenir un diplôme agricole de niveau IV permet de faciliter la reprise de foncier. En effet, ce type de diplôme confère la capacité professionnelle. Cette dernière permet d’être prioritaire en matière de réglementations liées au contrôle des structures, à la cession d’un bail rural ou encore à l’exercice du droit de reprise exercé par un propriétaire.

S’installer, ça prend beaucoup de temps !

VRAIFAUX

C’est vrai, et c’est logique. S’installer sur une exploitation existante, ou créer sa propre exploitation, est une décision importante dans votre vie professionnelle mais aussi personnelle. Prendre son temps permet de réfléchir à tous les aspects de son installation et d’étudier finement son projet pour éviter le maximum de risques.

Une installation réussie, c’est une installation réfléchie et anticipée, qui prend en moyenne 1 an. Mais la demande d’aides JA en elle-même  peut-être très rapide  si votre projet est déjà bien construit ! 

S’installer avec les aides, ça engendre des frais ! 

VRAIFAUX

Votre projet commence avant votre installation. Vous serez un futur chef d’entreprise, et l’investissement que vous engagez dans la construction de votre projet doit vous permettre de le réussir : une étude économique prévisionnelle, un changement de statut de société, des frais de notaire…

Que vous vous installiez avec les aides ou non, cela va engendrer des frais qui ne représentent qu’un ou 2%  des investissements réalisés. Mais rien n’est superflu dans vos dépenses de pré-installation, et vous devez en tenir compte dans votre budget. Les aides à l’installation peuvent alors offrir un vrai coup de pouce pour vous accompagner le démarrage de votre activité.

Je peux m’installer en gardant une activité de salarié. 

VRAI

Effectivement, de plus en plus de jeunes s’installent dans un premier temps sur des structures trop petites qui ne leur permettent pas de dégager suffisamment de revenus pour en vivre. Pour autant, cela ne remet pas en cause l’attribution des aides, qui seront adaptées à la situation mais qui représenteront néanmoins un réel intérêt. Chaque projet est différent et demande à être étudié par un conseiller.

“Avec les aides, je serai coincé et je ne pourrai plus investir”

FAUX

Si un investissement est nécessaire durant vos premières années d’installation mais qu’il n’avait pas été prévu dans le Plan d’Entreprise, il n’est pas interdit de le réaliser. Il en est de même si une opportunité se présente (reprise, agrandissement, nouvel atelier, …). C’est avant tout la faisabilité économique et financière qui sera à vérifier. Si l’investissement est réalisable, il sera nécessaire d’informer la DDT. Cette modification pourra nécessiter de faire un avenant au PE. Mais ce n’est pas systématique.

“Le PE ce n’est qu’un document administratif”

FAUX

Le PE, en effet, est une pièce nécessaire pour vérifier l’éligibilité aux aides à l’installation du porteur de projet et en faire la demande. Mais, c’est avant tout un outil d’aide précieux, pour mesurer la viabilité technico-économique du projet d’installation et d’en mesurer les facteurs de risque. Il servira également de repère pour suivre l’évolution de vos premières années d’installation.

C’est une chance pour l’agriculture et les agriculteurs de pouvoir être accompagnés par des aides et des organismes compétents à leur écoute, de l’émergence de leur projet jusqu’à leur fin de carrière !

Pour preuve, c’est dans le milieu agricole que le taux d’échec est le moins important.

N’hésitez surtout pas à vous entourer de professionnels pour réussir votre projet d’installation.